Comment cultiver la résilience ?

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La période que nous traversons actuellement met à l’épreuve les capacités de résilience de chacun. Ayant été conviée à participer à un panel cet automne par le Réseau Mentorat, je me suis penchée sur la question pour dégager ce qui permet de développer une meilleure résilience comme personne et comme entrepreneur.e.

Voici les 5 éléments clés, qui, selon les experts et ma pratique, contribuent à cultiver ses capacités de résilience.

Crédit photo:  Filipe Resmini unsplash

  1. Tout est question de perspective

Ne pas se voir en victime est certainement l’une des clés des personnes résiliantes. Peu importe l’épreuve rencontrée, il s’agit d’essayer de voir le bon côté des choses. Face à la pandémie et au confinement, un mentoré me confiait : « ça me donne le temps de faire un tas de choses que je reportais à plus tard ». En effet, sans tomber dans un optimisme aveugle, les gens résiliants arrivent à voir des opportunités au coeur des pires difficultés.

Poussée à son extrême, le sens de la perspective permettra également à plaisanter à propos de son traumatisme. On a qu’à penser au film « La vie est belle » (Roberto Benigni, 1997), qui arrive à traiter avec poésie l’holocauste, pour comprendre que les pires tragédies peuvent être abordée avec un regard différent. Cela aide à accepter et à traverser les épreuves au lieu de s’apitoyer sur son sort. « Le sens de l’humour est l’une des choses les plus puissantes. Apprendre à rire de toutes les situations permet de littéralement changer notre façon de voir les choses », confie un collègue mentor.

Truc pratique : une pratique artistique ou spirituelle permet souvent de développer d’autres perspectives et de canaliser les émotions : que ce soit par le biais des arts (écriture, peinture, etc.), de la spiritualité ou d’un sport extrême, la personne résiliante trouve généralement un moyen d’exprimer son ressenti de manière plus objective,

ce qui lui permet ensuite de pouvoir passer à autre chose plus facilement.

  1. Faire preuve de gratitude

Allant de pair avec la capacité à adopter différentes perspectives pour affronter une crise, la gratitude est sans contredit une qualité qui rend la vie beaucoup plus confortable. Reconnaître que l’on a un toit, la santé et un entourage compatissant, aide toujours à relativiser son malheur. Une collègue mentor nous partageait « À chaque fois que j’ai accouché, je me disais si j’étais en Afrique, ce serait pire, ici je peux avoir l’épidurale ».

Truc pratique : il y a des moyens très simples de mettre en pratique la gratitude. À la fin de chaque journée récapituler 3 choses qui nous ont apporté de la joie ou encore prendre le temps de remercier quelqu’un pour un geste qui nous a fait du bien. Cela n’a pas besoin d’être de grandes choses, mais c’est très puissant quand on l’exerce.

  1. Faire le bien autour de soi

Si le point précédent amène à se dire : « Quand on se compare on se console », il s’agit ici de ne pas verser dans l’autre extrême et d’expérimenter l’entraide. Faire preuve de bie

nveillance et d’empathie est un autre moyen de ne pas se concentrer uniquement sur notre souffrance et de partager le fardeau avec d’autres. De plus, ça nous incite à demeurer proactifs. Mon premier réflexe quand tout s’est arrêté et que mes clients m’ont contacté les uns après les autres le 13 mars dernier a été d’inviter 5 autres collègues consultantes à former un groupe d’entraide que nous avons surnommé les 6 fabuleuses. Cela m’a donné beaucoup de courage et de bonnes idées pour passer à l’action. Le fait d’être en communauté de pratique permet de décupler l’intelligence collective et permet de développer sa créativité. On n’est pas tous artistes, mais on est tous créateurs, d’une certaine manière de quelque chose de nouveau quand nous nous

réunissons autour d’une intention commune.

C’est magique quand on fait le bien autour de soi, cela nous fait autant de bien. C’est bien la principale motivation dans le mentorat, comme dans nos pratiques de consultantes.

Truc pratique : s’engager dans une activité bénévole peut constituer

un excellent moyen de faire du bien tout en nous sortant de la solitude.

  1. Accueillir le changement avec enthousiasme

La flexibilité est une aptitude fort utile pour les gens résiliants, car elle permet de s’adapter aux changements plus facilement. Face à l’arrêt complet de ses activités dans le domaine événementiel, un jeune entrepreneur témoignait qu’il a appris à composer avec les différentes plateformes virtuelles pour offrir des webinaires et conférences en ligne gratuitement. Cette capacité d’apprendre aura été fort salutaire pour canaliser ses énergies au bon endroit tout en maintenant un lien avec ses partenaires et clients. En plus de rendre service, il a amorcé le développement d’un nouveau modèle d’affaires.

Trucs pratiques : s’inspirer de gens qui ont vécu d’important changements et les questionner sur leur démarche peut nous donner plein d’idées. Revisiter aussi certains événements de sa vie et essayer d’imaginer comment ça se serait passé si on avait réagit autrement…sans se culpabiliser évidemment. Il n’y a pas de bonne ou mauvaise décision. 

  1. Trouver un sens à la vie

Si on a réfléchi déjà à ce qui est important pour soi et que ses valeurs sont clairement établies, alors on possède des acquis importants pour faire face à toute situation car cela permet de bâtir la confiance en l’avenir, en soi et l’estime personnelle.

Un collègue entrepreneur a dit : « J’essaie de m’attacher davantage à une vision qu’à un plan. Dans mon quotidien, même si un bouleversement arrive, la vision aura toujours des éléments qui resteront valides. Suite au bouleversement, ces éléments seront utilisés comme propulseurs et repères afin de bâtir les nouveaux éléments plus concrets qui permettaient de mettre en œuvre cette vision, mais qui ne sont plus d’actualité, comme le plan. »

Trucs pratiques : s’entourer de personnes positives, qui nous apprennent des choses et nous encouragent. Accepter que l’on ne puisse pas toujours changer les choses. Ne pas avoir peur de la solitude : il faut voir ces moments comme des étapes qui nous apprennent à mieux nous connaître pour ensuite aller vers les autres

Remerciements à Anne-Marie Medeiros pour ses recherches et son résumé qui a inspiré cet article.