Gouvernance au féminin et médias sociaux selon France Désaulniers

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Faire le saut en politique

Conseillère municipale à Saint-Lambert, France Désaulniers a toujours été dans l’action militante et politique. En 2013, à la suite des élections municipales,  elle se sent interpelée car aucune femme n’avait été élue cette année là dans sa ville et qu’en 2009, une seule femme l’avait été.

« C’est venu me chercher », me dit-elle. « Comment ça se fait ? Je me suis demandée ce qui se passait chez nous. » C’est de cette manière que France a commencé à participer régulièrement aux séances publiques mensuelles de son Conseil. Elle s’est impliquée également dans le comité des loisirs et de la vie communautaire de Saint-Lambert à titre de citoyenne. Puis, en 2016, France décide de prendre sa retraite pour contribuer autrement à la société. L’idée de prendre un nouveau départ à l’échelle de sa municipalité se dessine avec plus d’acuité.

On verra bien!

Lors des élections de 2017, l’UMQ a lancé sa campagne  « Ça prend des femmes comme vous ». L’idée commençait déjà à se concrétiser dans son esprit. C’est en discutant ouvertement de la chose pendant deux ans, et en encourageant d’autres femmes que le processus suit son cours.

« Comme beaucoup de femmes qui font le saut en politique, je me demandais : Est-ce que j’ai les compétences? Est-ce que je suis capable de faire cela?

Elle est allée chercher de la formation, entre autres, avec le Groupe femmes, politique et démocratie.

France était consciente que la dimension de parité était difficile à mettre en application, dans un contexte où il n’y avait pas de parti constitué dans sa municipalité.

Une élection enlevante et empreinte de fierté

Aux élections de 2017, 3 femmes ont brisé le plafond de verre en se faisant élire, sur 8 conseillers élus au total. Les candidatures féminines totalisaient 23% de l’ensemble des candidatures. Notons que ce sont deux femmes qui ont obtenu le plus grand pourcentage d’expressions de vote.

Avec peu de moyens et l’utilisation judicieuse des médias sociaux, les femmes ont agi de concert en s’entraidant les unes les autres, en contactant les gens qu’elles connaissaient dans leurs districts respectifs et en faisant du porte-à-porte. « Nous étions bien organisées. Le soir des élections, j’étais très fière », affirme France.

Dans un environnement où les liens sont tissés serrés, France Désaulniers a réussi à faire sa place.

Le temps consacré aux médias sociaux

C’est à tous les jours et davantage aujourd’hui que pendant la campagne. « Je suis assidue à répondre aux messages. Quand la situation l’exige, j’opte pour le téléphone. France tient pour acquis que si on prend le temps d’expliquer correctement, cela permet aux gens de mieux comprendre les décisions prises. Les messages prennent parfois la forme de courriels, parfois de messages textos ou Messenger.

Il faut dire que pour France, c’est aussi une déformation professionnelle, car elle a travaillé en communications pendant de nombreuses années. Peut-elle passer 2 ou 3 jours sans se connecter? Pas certaine ! Il y a peut-être même une petite addiction…mais pour une bonne cause !

Mais ça porte fruit: France est parmi les conseillers les plus actifs sur les médias sociaux et participe à plusieurs activités. Un lien se crée.

Comme élue, il n’y a pas beaucoup de moyens que les médias sociaux pour rejoindre les électeurs de son district. À part discuter avec les gens au gré des rencontres dans son quartier, dans la ville ou recommencer une tournée comme lors des élections!

Évidemment, les médias sociaux ne rejoignent pas tout le monde et ne sont qu’un outil pour susciter les échanges. Chose certaine, ce qui fait qu’une ville est vivante, repose sur l’intérêt et la participation des citoyens.

Voici ce que disent les citoyens qui suivent France sur les médias sociaux:

« Je te connais et je m’intéresse à ton parcours.  Ton dynamisme et ton jugement me permettent d’avoir facilement accès à de l’information très pertinente que je n’aurais pas aussi facilement ailleurs et que je risquerais de manquer. » Virginie est abonnée à sa page, même si elle n’habite pas son district.

« Pour connaître tes objectifs et tes projets courts et moyens termes. Avoir l’info de première main, te faire savoir mon appui de tes projets, savoir ce qui se passe à la ville et à l’agglo. » Frances est abonnée à sa page et résidente de son district.

« Je suis ta page car cela m’informe sur mon quartier ainsi que sur la ville.. c’est parfois même par ce moyen en premier que nous pouvons être mis au courant rapidement de diverses problématiques de type parfois urgent et moins urgent. De plus, comme bénévole au sein d’un organisme sportif depuis plus de 5 ans, c’est aussi très bien de voir plusieurs concitoyens faire leur part dans les publications sur cette page ». Christian est abonné à la page et est résident de son district.

« Ça donne envie de s’impliquer et de devenir conseillère municipale! ». Ariane.

Ses conseils aux femmes en politique

  • Les médias sociaux permettent la proximité, la transmission de sa propre information et le contrôle du message.
  • Il ne faut pas avoir peur d’interagir, sans toutefois entrer dans un débat – le téléphone ou les rencontres personnelles ou avec des groupes de citoyens sont mieux adaptés si ça devient du ping pong en mode texto
  • Les médias sociaux sont une porte d’entrée
  • Il faut mettre le temps pour alimenter et animer sa page de manière constante, sans toutefois inonder les gens d’informations

Les technologies et les citoyens dans 20 ans

On est dans une utilisation très intense… et cela va augmenter!

Il y a quelque chose qu’on ne connaît pas encore qui sera là!!